APLV et intolérance alimentaire
- Article publié le 25 septembre 2021 par Ladymarine
- | Révision le 09 décembre 2022 par Ladymarine
Régime APLV
Pour rappel, on ne fait pas une éviction "comme ça pour voir" ! Ce n'est pas sans conséquence sur la santé de la maman et/ou du bébé !!! Nous ne sommes pas médecins et votre praticien doit rester votre interlocuteur prioritaire quand il s'agit d'allergie.
APLV = Allergie aux Protéines de Lait de Vache
Éviction en cas de suspicion d’APLV ou de diagnostique établi
Retirer de l’alimentation de la mère et de l’enfant tous les produits laitiers, ainsi que les sous produits cachés sous les dénominations suivantes :
- Albumine
- Beurre / Babeurre / beurre concentré
- Crème
- Caséïne et caséinate
- Caramel (si la compo n’est pas détaillée le caramel peut contenir du lait ou beurre; caramel ordinaire : OK)
- Lactalbumine
- Lactoglobuline
- Fromage
- Poudre de lait
- Lactose
- Galactose
- Globuline
- Lactoserum
- Yaourt
- Graisse butyrique ou graisse animale
- Protéines animales / lactoprotéines / protéines de lait
- Lactosérum,
- Ferments lactiques (un ferment lactique n’est pas forcément cultivé sur du lait, sans précision sur l’emballage contactez l’industriel/fabricant)
- E270 : acide lactique
- E325 : lactate de sodium
- E326 : lactate de potassium
- E327 : lactate de calcium
Il faut également retirer les produits de chèvre, brebis, jument, anesse etc. Les laits animaux ont des protéines communes, donc dans un premier temps on enlève tout.
On retire également le boeuf, veau, agneau, et soja ainsi que les dérivés du soja tels que tofu, miso etc.
La lécithine de soja ne sera pas retirée en première intention car seul les allergiques sévères au soja y réagissent.
Mentions légales :
- Contient des traces de... : le produit est très probablement contaminé, il ne faut pas en manger
- Peut contenir des traces de... / fabriqué dans un atelier qui utilise… : le risque est minime, c’est surtout une mention de l’industriel pour se protéger en cas d’accident. Ce produit peut être consommé, SAUF avis médical contraire (Risque vital +++)
APLV VS intolérance alimentaire
Parler d’IPLV c’est sous-estimer un syndrome allergique, ce qui peut s’avérer dangereux pour l’enfant à court terme : "oh il est juste intolérant donc un petit morceau ne va pas le tuer" et à long terme car les écarts dans le régime, les erreurs etc. risquent d’aggraver l’allergie. Alors qu’avec l’éviction ce que l’on espère (au delà d’apaiser l’enfant dans l’immédiat) c’est que l’organisme "oublie" l’allergie et que la réintroduction se passe bien le moment venu.
Une intolérance est un mécanisme dû à un déficit enzymatique. Par exemple, pour l'intolérance au lactose : le lactose, qui est le sucre du lait, n'est pas assimilable en l'état par notre organisme. Donc on produit de la lactase (enzyme) qui vient dégrader le lactose en glucose et galactose qui sont des sucres assimilables par notre organisme.
Sans lactase, le lactose n'est pas digéré il reste dans l'appareil digestif,et fermente. Cette fermentation cause tout un tas de troubles parfois très douloureux, mais dans l'immédiat la vie de la personne n'est pas en danger. L'intolérance au lactose est rarissime chez le bébé, nos bébés ont même un très gros stock de lactase car le lait maternel contient naturellement plus de lactose que le lait de vache.
L'IPLV (= Intolérance aux Protéines de Lait de Vache) n’existe pas. Les enzymes qui dégradent les protéines sont communes à plusieurs protéines, donc, si une de ces enzymes venait à manquer, la pathologie serait plus vaste qu'une intolérance aux PLV. On parle plutôt de déficit en enzyme spécifique, mais ces cas sont rares rares rares.
Enfin l'APLV ou Allergie aux Protéines de Lait de Vache peut prendre 2 formes :
- D'abord, l'allergie immédiate : la réaction survient dans les 2 heures qui suivent l'ingestion ou le contact avec l'allergène. Cette forme d'allergie comprend souvent (mais pas toujours) les formes les plus sévères d'allergie. C'est une allergie typique, avec réaction immunitaire.
- Ensuite, l'allergie retardée ou allergie non IGE médiée : cette forme que certains médecins à la traîne continuent à tord d'appeler IPLV est plus difficile à diagnostiquer. La réaction survient + de 2 heures après contact/ingestion, et jusqu'à quelques jours après.
Le mécanisme n'est pas immunitaire dans ce cas, il s'agirait plutôt d'une inflammation au niveau cellulaire.
Bien que souvent moins impressionnantes que les réactions immédiates, les réactions retardées ne sont pas à négliger ! Les études démontrent que dans bien des cas les allergies négligées s'inscrivent dans le temps, avec des réactions parfois de plus en plus sévères.
Car la particularité de la forme non médiée chez l'enfant est, que dans de très nombreux cas, elle passe avec le temps. Cette "chance" est grandement favorisée par une bonne prise en charge, un respect strict de l'éviction, ou du seuil de tolérance, et une réintroduction selon un protocole très très doux.